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Tunisie : Un an après les affrontements à Siliana, la rue parle à nouveau

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Il y a un an des manifestations avaient lieu à Siliana, ville de l’intérieur du pays. Les habitants manifestaient pour demander une amélioration de leurs conditions socio-économiques. En guise de réponse ils recevaient gaz lacrymogène et chevrotine. Aujourd’hui une grève générale et des manifestations ont eu lieu dans trois villes du pays. La colère des citoyens n’a pas faibli et des heurts se sont déroulés : le gouvernement n’a en effet toujours pas reconnu sa responsabilité dans les événements.

Un manifestant blessé au visage lors de la manifestation de novembre 2012 à Siliana. Crédit image : Nawaat.org

Il y a un an des manifestations ont été organisées à Siliana. Les habitants, dont les conditions de vie n’avaient pas évolué depuis la révolution, demandaient plus de justice sociale. Le mouvement était violemment réprimé par les forces de l’ordre qui ont utilisé du gaz lacrymogène périmé et de la chevrotine pour disperser la foule. Un rapport d’une commission spéciale, mise en place à l’initiative du Forum Tunisien des Droits Economiques et Sociaux faisait état de nombreux manifestants blessés lors de ces heurts, certains d’entre étaient très grièvement blessés, perdaient même leurs yeux suite à des tirs de chevrotine en plein visage. Ce même rapport concluait à la responsabilité des autorités.

Aujourd’hui, pour l’anniversaire des événements, une grève générale ainsi que des manifestations avaient lieu dans trois villes du pays : Siliana, Gabés et Gafsa.

Localisation de Siliana, Gafsa et Gabés. Google Map.

D’après les estimations de Nejib Sebti Jebali, secrétaire général de l’Union Régionale du Travail à Siliana, la grève a été suivie à plus de 90%, déclare-t-il au site Direct Info.

Tout est fermé dans la ville, témoigne Alaa Talbi, du FTDES, présent sur place. Mais surtout il y a des heurts et du gaz lacrymogène partout 

précisait-il alors que la journée touchait à sa fin.

La colère des citoyens ne faiblit pas un an après les événements

Le ministère de l’Intérieur n’a toujours pas été inquiété et la justice traîne, justement parce que le ministère refuserait de communiquer la liste des agents en service lors des affrontements.

Pour Neji Bghouri, membre de la commission d’investigation sur les événements de Siliana « les dirigeants des forces de l’ordre ainsi que les politiciens du gouvernement sont les premiers responsables de l’utilisation de la force brute » a-t-il expliqué sur les ondes de la radio Mosaïque FM. http://www.mosaiquefm.net/fr/index/a/ActuDetail/Element/29060-chevrotine-a-siliana-les-victimes-ont-le-droit-d-internationaliser-l-affaire

La commission d’investigation organisait hier, mardi 26 novembre, une conférence de presse à Siliana. Messaoud Romdhani, vice-président de la Ligue Tunisienne des Droits de l’Homme et membre du FTDES, présent sur place, explique que la situation n’a pas évoluée :

Comme d’habitude rien ne se fait. Le ministère de l’Intérieur a encore promis de contribuer mais ceci reste une promesse politique, comme toujours, pour calmer l’exaspération des citoyens.

L’enquête serait toujours en cours : d’après les avocats du dossier, le juge d’instruction aurait envoyé deux demandes au ministère de l’Intérieur, qui sont restées sans réponse.

Une situation sociale toujours difficile

Un an plus tard, les blessés n’ont pas vraiment été pris en charge, comme le rapporte Messaoud Romdhani

La frustration a encore grandi dans la population. La situation des blessés est difficile. Le silence du gouvernement donne l’impression aux citoyens qu’ils ne sont pas pris en considération. Ceci vient s’ajouter au fait que, comme l’expliquait le secrétaire générale de la section régionale de l’UGTT à Siliana, il n’y a pas eu d’avancée au niveau du développement régional depuis l’année dernière.

A Gafsa l’exaspération contre les autorités est-elle que le matériel du local du parti Ennahdha a été incendié dans la journée, après que les manifestants aient tenté d’y entrer, comme en témoigne cette vidéo de la radio locale Radio Mines FM :

Sana Sbouai


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